Installer et paramétrer Fail2Ban
Fail2Ban, en deux mots, c’est un petit utilitaire qui permet de configurer le parefeu iptables de Linux à la volée. Vous lui donnez une liste de règles, lesquelles lui permettent de détecter si quelqu’un tente de bruteforcer votre SSH, de vous faire un DoS sur Apache etc, et à la volée, Fail2Ban prend les mesures qui s’imposent pour vous prémunir de ces attaques. Plutôt pratique !
Installation
Pour l’installer, c’est très simple :
apt install fail2ban
Passons maintenant au plus important, la configuration de l’engin ! Il y a trois endroits où vous allez devoir fouiller.
Les réglages
Le fichier de configuration global /etc/fail2ban/fail2ban.conf
ne contient pas grand chose à modifier. Vous pourrez paramétrer l’endroit où Fail2Ban doit enregistrer ses logs, la verbosité de ces derniers et modifier les réglages du socket unix. En ce qui me concerne, je ne touche à rien.
/etc/fail2ban/jail.conf
contient les jails par défaut. Comme il est indiqué en haut du fichier, ce dernier n’est pas à modifier directement. On activera les jails dans /etc/fail2ban/jail.d/defaults-debian.conf
(Debian & Ubuntu), le nom du fichier est certainement différent sur d’autres distribs mais vous avez le chemin du répertoire. Vous devriez donc vous y retrouver sans problème.
Dans sa configuration la plus simple, on se contente d’activer les jails proposées par défaut. Voici par exemple une configuration minimaliste mais fonctionnelle.
# /etc/fail2ban/jail.d/defaults-debian.conf
[DEFAULT]
destemail = mon-email@mail.fr
sender = root@domaine.fr
[sshd]
enabled = true
[sshd-ddos]
enabled = true
[recidive]
enabled = true
On peut néanmoins y ajouer encore quelques détails. De plus sachez que pour chaque jail ainsi que pour [DEFAULT]
, vous pouvez préciser ignoreip
, qui permet, comme son nom l’indique, de ne pas considérer certaines ip ou blocs d’ip. Pratique pour ne pas se retrouver à la porte de son propre serveur.
# mettez ici votre adresse ip histoire de ne pas vous blacklister tout seul
# il est possible de mettre plusieurs adresses, il suffit pour cela de les séparer par un espace
[DEFAULT]
destemail = mon-email@mail.fr
sender = root@domaine.fr
ignoreip = 127.0.0.1/8
[sshd]
enabled = true
# si on possède un serveur apache
[apache]
enabled = true
Vous voyez par exemple que j’ai ici aussi ajouté apache
. Si vous avez un serveur Apache, cela peut s’avérer utile. Pensez bien à parcourir le jail.conf
ainsi que les filtres prédéfinis dans filter.d
afin de voir ce qui existe par défaut et activez ou non des jails selon vos besoins.
Ce n’est pas tout, d’autres options courantes sont à connaître :
port
permet de préciser les ports à bloquer,logpath
indique le fichier de log à analyser,maxretry
le nombre d’occurences dans le fichier de log avant que l’action ne soit déclenchée,findtime
permet de spécifier le laps de temps pendant lequel on considère les occurences (au dela de findtime, on repart à zéro),bantime
définit le temps que l’ip restera bloquée via Fail2Ban.
# on reprend notre exemple précédent pour illustrer ces options
[…]
# 10 requêtes en 2 min -> Ban pour 20 minutes
[sshd]
enabled = true
maxretry = 10
findtime = 120
bantime = 1200
Si vous parcourez /etc/fail2ban/jail.conf
, vous pourrez voir les autres options qui s’appliquent par défaut si vous ne les redéfinissez pas.
Enfin, vous pouvez également définir backend
. Il s’agit de la méthode de surveillance des logs. Quatre méthodes sont proposées :
pyinotify
: un module Python permettant de monitorer les modifications sur un fichier.gamin
: même usage que le précédent, mais il s’agit d’un module du projet Gnome.polling
: le fichier est simplement vérifier à intervales régulièrs afin de vérifier s’il y a eu des écritures.systemd
: ici, Fail2Ban se greffe sur SystemD afin d’être alerté de nouveaux logs.auto
: mode automatique, qui va tenter toutes les solutions sus-mentionnées, dans cet ordre.
On peut donc dans la plupart des cas laisser auto
. Sachez qu’il est toutefois possible de définir le backend
au cas par cas au niveau de chaque jail.
Ajout de nouveaux filtres
Ce qui est génial avec Fail2Ban, c’est qu’il est possible d’ajouter autant de jails que l’on veut. Si vous savez utiliser les REGEX, vous savez écrire une jail !
Nous commençons par créer un filtre afin de détecter les tentatives de connexion infructueuses. Dans un tel cas, notre applicatif devrait renvoyer une erreur 401. Voici un exemple de log que nous allons matcher :
80.214.431.42 - - [14/Oct/2018:21:27:32 +0200] "POST /users/login HTTP/2.0" 401 30 "https://app.buzeo.me/" "Mozilla/5.0 (Macintosh; Intel Mac OS X 10.14; rv:63.0) Gecko/20100101 Firefox/63.0" "-"
Voici à quoi ressemble notre filtre (/etc/fail2ban/filter.d/nginx-unauthorized
).
# Fail2Ban filter for unauthorized
#
[Definition]
failregex = - - \[.*\] ".*" 401
ignoreregex =
C’est aussi simple que ça ! <HOST>
, vous l’aurez deviné, permet à Fail2Ban de matcher une ip ou un nom d’hôte et de capturer cette adresse afin de la bloquer dans iptables
. Le reste est assez classique. La failregex
peut contenir plusieurs lignes, dans ce cas, chacune sera matchée de manière indépendante. Quant à l’ignoreregex
son nom est assez explicite et elle permet de ne pas tenir compte d’un pattern donné.
Modifions maintenant notre configuration dans /etc/fail2ban/jail.d/defaults-debian.conf
pour activer notre nouveau filtre.
[…]
# on bloque l'utilisateur pour 5mn après 5 tentatives en 2mn
[nginx-unauthorized]
enabled = true
# si le filtre possède la même nom que la règle, il n'est pas nécessaire de le renseigner
filter = nginx-unauthorized
port = 80,443 # tous les ports par défaut
logpath = /var/log/nginx/access.log
maxretry = 5
findtime = 120
bantime = 300
Fail2Ban cli
Fail2Ban possède plusieurs clients fort pratiques. fail2ban-regex
permet de valider vos filtres et fail2ban-client
permet de gérer tous les autres aspects du logiciel, de la vérification du contenu d’une jail au redémarrage de l’outil. Commençons par un rapide aperçu de l’outil regex.
fail2ban-regex <fichier-de-log | string-représentant-une-ligne-de-log> <chemin-du-filtre | string-regex> [<chemin-du-filtre | string-ignoregex]
fail2ban-regex /var/log/nginx/access.log /etc/fail2ban/filter.d/nginx-unauthorized.conf
Ce n’est pas un bug, si vous voulez tester une ignoreregex
depuis un fichier de filtre, il faut renseigner le chemin deux fois. Fort utile, le fail2ban-regex
n’en est pas moins très simple d’usage.
Passons maintenant au “centre de commandement” de Fail2ban : fail2ban-client
. Ce dernier outil permet de vérifier l’état de Fail2Ban comme les jails activées, le nombres d’ip bloquées etc. Voyons les fonctions les plus utiles.
Tout d’abord, il est bon de préciser que cet outil peut avantageusement s’utiliser en mode interactif, pour lancer le mode interactif, on invoque la commande avec l’option -i
.
Commandes de base
Les commandes de bases sont start
, reload
, stop
, status
, ping
, help
. Si la plupart d’entre elles se passent d’explications, attardons nous sur
start
- Lance le serveur et les jails.
reload
- recharge la configuration.
reload <JAIL>
- recharge la configuration d'une jail uniquement.
stop
- Arrête le serveur.
status
- Retourne le statut du serveur : nombre de jails, filtres, nombres de fails…
ping
- Permet simplement de s'assurer que le serveur répond.
help
- Retourne l'ensemble des commandes possibles.
Voici par exemple le retour de la commande status
, nous n’utilisons pas ici le mode interactif.
# info générale sur Fail2Ban et les jails
fail2ban-client status
Status
|- Number of jail: 4
`- Jail list: ssh-ddos, nginx-errors, recidive, ssh
Le logging
Le logging est le cœur même de Fail2Ban, car sans logs, l’outil ne pourrait pas fonctionner. L’outil génère lui-même ses logs, explorables via la cli. Voyons donc quelles sont les options offertes par cette dernière.
set loglevel
- Définit le niveau de logging.
get loglevel
- Retourne le niveau de logging.
set logtarget
- Définit la cible des logs (
STDOUT
,STDERR
,SYSLOG
ou chemin vers un fichier). get logtarget
- Retourne le chemin du fichier de log (ou autre si ce n'est pas un fichier).
flushlogs
- Vide le fichier de logs (si disponible). Cette fonction est dédié à la rotation.
Base de données
Fail2Ban possède une base de données interne SQLite. Cette dernière permet de persister des informations entre redémarrages, notamment les ips à bloquer et de recréer les règles iptables au démarrage.
set dbfile
- Définir la localisation de la base de données.
get dbfile
- Retourne le chemin de la base de données.
set dbpurgeage
- Définit la durée de rétention des informations dans la base de données.
get dbpurgeage
- Récupère le nombre de secondes de rétentions des informations en base de données de la configuration actuelle.
Contrôle et information concernant les jails
Le contrôle des prison est le nerf de la guerre dans Fail2Ban. Découvrons quelles sont les actions à notre disposition. Ci dessus les principales actions de contrôle.
add <JAIL> <BACKEND>
- Active une jail et définit son backend (on mettra `auto` la plupart du temps).
start <JAIL>
- Démarre une jail arrêtée.
stop <JAIL>
- Arrête et désactive une jail.
status <JAIL>
- Retourne les détails d'une jail en particulier.
Voici par exemple le statut d’une jail.
fail2ban-client status ssh
Status for the jail: ssh
|- filter
| |- File list: /var/log/auth.log
| |- Currently failed: 0
| `- Total failed: 4499
`- Actions
|- Currently banned: 1
|- Total banned: 274
`- IP list: 176.140.156.45
Voyons maintenant plus en détails comment obtenir des informations détaillées concernant des jails en particulier.
get <JAIL> logpath
- Retourne le chemin du fichier de log analysé par cette jail.
get <JAIL> logencoding
- Récupère l'encodage du fichier de log utilisé par cette jail.
get <JAIL> journalmatch
- Récupére les entrées du fichier de log matchées par cette jail.
get <JAIL> ignoreip
- Affiche les ips ignorées.
get <JAIL> ignorecommand
- Affiche les entrée du `ignorecommand` de cette jail.
get <JAIL> failregex
- Affiche la `failregex` de cette jail.
get <JAIL> ignoreregex
- Affiche l'`ignoreregex` de cette jail.
get <JAIL> findtime
- Retourne le délai pris de prise en comtpe de tantatives pour cette jail.
get <JAIL> bantime
- Retourne la durée de banissement pour cette jail.
get <JAIL> maxretry
- Retourne le nombre d'erreurs tolérées avant banissement.
get <JAIL> maxlines
- Retourne le nombre maximum de lignes analysées.
get <JAIL> actions
- Affiche l'ensemble des actions liées à cette jail.
Enfin, il est également possible d’altérer les paramètres des jails directement via la ligne de commande. Bien qu’on utilise en général directement les fichiers de configuration pour cela, ces commandes peuvent s’avérer particulièrement utiles afin de bannir ou dé-bannir manuellement des adresses.
# bannir une ip manuellement
fail2ban-client set <JAIL> banip <IP>
# ou plus couramment, dé-bannir une ip
fail2ban-client set <JAIL> unbanip <IP>
Il ne s’agit pas d’une liste exhaustive des possibilités offertes pas la ligne de commande Fail2Ban. De nombreux paramètres habituellement configurés via les fichiers de configuration sont également paramétrables via la CLI. Pour connaître toutes les possibilités, il suffit d’utiliser la commande help
.
Sachez cependant que Fail2Ban a encore d’autres tours dans son sac. En cas de match, il peut accomplir n’importe quel comportement (envoyer un email, rediriger vers une autre ip…). Pour en savoir plus je vous invite à lire la partie concernant les actions de cet article et celui-ci en anglais.
Commentaires
MagiCrazy dit –
Très très bon tuto, encore ^^ A savoir, j'ai déjà vu d'autres attaques w00tw00t avec des variantes sur le "SANS\.DFind", donc j'ai préféré filtrer sur w00tw00t tout simplement, même si c'est un peu violent...
Suivant les besoins, il est possible d'ajouter une règle fail2ban sur les logs fail2ban d'ailleurs : Dans le cas où tu filtres les BF ssh par exemple, et que tu ban l'IP pendant 1h disons, bah si tu trouves plusieurs bans de la même IP sur une journée, tu peux mettre un ban de 7 jours, ou infini...
Personnellement, j'ai remis le nez dans fail2ban récemment, pour qmail (un serveur/relai de mails), mais les logs de qmail ne sont pas assez fournis pour être utilisés correctement, c'est très chiant...
Buzut dit –
Ça fait plaisir que tu apprécies !
en effet pour w00tW00t : [Wed Nov 21 12:30:08 2012] [error] [client 50.63.56.58] client sent HTTP/1.1 request without hostname (see RFC2616 section 14.23): /w00tw00t.at.ISC.SANS.test0:)
Bon, tant pis pour la violence, je vais faire comme toi.
failregex = ^<HOST> -."GET \/w00tw00t.".*
ça ça devrait convenir non ?
En effet j'avais pas pensé à parser les logs fail2ban. Enfin je ne pense pas en avoir l'utilité, puisque le password login est désactivé, ils peuvent BF longtemps :)
Après niveau sécu, je me pose la question de l'utilité de tous les outils styles rkhunter, unhide, les tripwire, ossec & co. Est-ce que c'est vraiment la peine ou est-ce que c'est plus emmerdant à générer des faux positifs toutes les 3 secondes… T'as une opinion sur le sujet ? :)
MagiCrazy dit –
C'est violent certes, mais après faut faire attention à ne jamais avoir w00tw00t dans tes titres/entêtes d'articles de blogs quoi ^^
pour les outils de sécu, je connais pas tout ce que tu cites, mais pour moi, la sécurité est une question de dosage... ça ne sert à rien de surprotéger un serveur qui gère 5 sites web... On n'est pas le pentagone non plus ^^
Buzut dit –
C'est sur que ça ne sert à rien de trop en faire. Mais mieux vaut être un peu parano qu'un peu trop laxiste.
Après c'est certain qu'avec un firewall bien réglé, des softs avec les dernières MAJ et en gardant un œil sur les logs (logwatch ?), on est quand même déjà bien à l'abri ;)
tomahoax dit –
Merci pour ce tuto!
Buzut dit –
je t'en prie ;)
Nicolas Richard dit –
Merci beaucoup pour ce petit tuto bien détaillé et très propre x) Il en faudrait plus ds gens comme toi en France ;) Par contre malgré mes efforts, après avoir suivi ton tuto à la lettre, je n'arrive pas à arrêter mon script python tout bête :
from socket import *
for i in range(100000): print(i) socket().connect(('IP', 80))
Pourquoi ?
Ariden dit –
Hello,
Merci pour ce tuto, clair et simple.
1. Sur la page suivante http://buzut.fr/2013/01/29/anti-hotlinking-pour-video-avec-nginx/#comment-1909 tu fais un tuto pour nginx,
cependant, dans ce tuto, tu ne donnes pas toutes les équivalences des scripts apache pour nginx, c'est dommage.
Ex: Se protéger des DDoS de Loic (spécial Apache)
2. Dans la rubrique "Ajout de nouveaux filtres"
# si vous utilisez nginx, il faut mettre le fichier de log adéquat logpath = /var/log/varnish/access.log
> tu parles de Varnish là, et pas nginx
Buzut dit –
Tout à fait, j'ai fait une erreur. Mais les logs de nginx sont bien à /var/log/nginx/access.log (je corrige ça tout de suite) !
Donc pour le ddos et w00tw00t, les filtres apache fonctionnent avec nginx, il suffit donc de substituer l'adresse du fichier de logs.
uNNamed dit –
Top le tuto !
Une petite partie sur les blocklist aurait était un plus mais vraiment cool merci pour le partage.
Buzut dit –
C'est tout à fait vrai. Je ne l'utilise pas personellement, mais ça peut être intéressant. Pour plus de ressources à ce propos, en anglais :
* https://osric.com/chris/accidental-developer/2017/09/using-blocklist-de-with-fail2ban/
* https://dev-notes.eu/2018/04/persistent-banning-of-ip-addresses-with-fail2ban/
* https://github.com/TheAgentK/fail2ban_with_blocklist.de
maka dit –
Toujours d'actualité : bravo ! Parfait pour démarrer ou vérifier son paramétrage pour un débutant comme moi.
Zer00CooL dit –
Merci pour le tutoriel Fail2ban. J'ai récupéré les 3 points suivants sur mon propre tutoriel :
Contrôler les jails Gestion des logs par Fail2ban Utiliser Fail2ban avec la base de données
L'article Buzut est ajouté à la bibliographie. Consulter le tutoriel Fail2ban en français
Nux007 dit –
Super article, tout en un seul endroit !!
Buzut dit –
Merci 🙌
Arcturus dit –
Un grand merci pour ce tuto complet qui m'a bien aidé à comprendre fail2ban et surtout le mettre en œuvre.
Les3C dit –
Bonjour. Avant tout, merci de partager. C'est le plus important.
Fail2ban sur le service SSHD donc. Cela suppose donc que votre service SSHD est ouvert au monde. Très mauvaise idée.
Première règle en sûreté des systèmes : Réduire sa surface d'attaque.
Il est donc vivement recommandé de restreindre l'accès distant au service SSHD à des IPs ou des réseaux définis par des règles de pare-feu appropriées.
Vous ferez ainsi l'économie de ressources système, précieuses. Vous aurez votre surface d'attaque réduite.
Un bon début.
Thomas dit –
Petites légèretés dans le tuto...
Non, /etc/fail2ban/jail.conf ne contient pas contient les jails par défaut. Il s'agit du fichier de configuration "standard". C'est de la sémantique mais ça a son importance pour le point suivant :
Non, on n'activera pas les jails dans /etc/fail2ban/jail.d/defaults-debian.conf qui, comme sont nom l'indique clairement, est un fichier par défaut ! En cas de changement structurel, ce fichier pourrait être écrasé par un upgrade.
Il est donc plus prudent de créer et alimenter le fichier jail.local ou créer des fichier conf personnalisés dans le dossier jail.d, sur le modèle des fichiers existants.
Rejoignez la discussion !