Chapitre 14 sur 20
Bien choisir son hébergeur WordPress
Un bon serveur est primordial, mais qu’est-ce qu’on bon serveur au juste ? Premièrement, un bon serveur est adapté à l’usage envisagé pour le site. C’est à dire qu’un site vitrine ne nécessite pas autant de puissance de calcul qu’un site e-commerce.
Un bon serveur se caractérise par de bonnes performances à quatre niveaux :
- vitesse de calcul (processeur),
- mémoire à disposition (RAM),
- rapidité des disques dur (temps d’accès, vitesse en lecture et écriture),
- qualité de la connexion réseau (temps de latence, bande passante).
WordPress nécessite PHP, MySQL et un serveur web tel qu’Apache ou NGINX. Ces technologies extrêmement populaires le rendent compatible avec la quasi totalité des hébergeurs.
Cependant, compatible ne veut pas forcément dire adapté. Trois grands types d’hébergement peuvent être utilisés pour WordPress :
- l’hébergement mutualisé,
- l’hébergement cloud (PaaS),
- le serveur dédié ou le serveur virtuel VPS.
Hébergement mutualisé
L’hébergement mutualisé est historiquement une des solutions les plus courantes et populaires car elle est très abordable. On trouve en effet facilement des hébergements pour moins de 5€ par mois. Nous avons en France les très populaires OVH et Scaleway.
Au delà du prix, le second avantage de cette formule est que tout est managé pour vous : configuration, maintenance et administration des serveurs, vous ne vous occupez que du code de votre site.
La plupart du temps, l’hébergeur offre même un système de sauvegarde automatique. En revanche, ce système présente un inconvénient de taille : il s’agit d’une formule économique dans laquelle vous êtes colocataire d’un serveur, ces ressources sont mutualisées entre tous.
De ce fait, si l’un de vos colocataires lance des tâches gourmandes en ressources, votre site en pâtira. Les performances ne sont pas constantes. Par ailleurs, ces offres low cost ne présentent la plupart du temps pas la configuration la plus performante (accès disques lents, réseau qui peut être saturé…).
Comme cette formule possède une réputation inférieure aux autres solutions, certains hébergeurs – dont OVH et Scaleway – tentent de nous faire oublier qu’il s’agit de mutualisé en marketant leurs offres “d’hébergement cloud”. Comme nous allons le voir, il ne s’agit pas de vrai cloud.
Toutefois, pour des sites de taille modeste et au budget serré, un hébergement mutualisé peut suffire. Privilégiez plutôt des hébergeurs indépendants à la qualité de service irréprochable. Nous avons en France Gandi, o2switch ou Alwaysdata qui m’ont toujours satisfaits.
Hébergement cloud
Le cloud, qui dans notre cas, se caractérise par des offres PaaS (Platform as a Service), possède certaines similitudes avec l’hébergement mutualisé.
Les deux peuvent être caractérisé de cloud PaaS dans la mesure où vous ne vous souciez pas vraiment d’infrastructure : vous placez votre code dans “le cloud” et ça doit marcher.
Au delà de tous les outils devOps qui peuvent être intégérs aux grands hébergeurs cloud comme Amazon AWS, Google Cloud ou Microsoft Azure, la principale différence entre le “vrai cloud” et le mutualisé vient du fait que le vrai cloud offre des ressources dédiées.
En outre, le vrai cloud permet facilement le load balacing entre plusieurs serveurs, l’auto-scaling pour s’adapter aux pics de trafics etc.
En plus des trois grands cités plus haut, nous avons en France certains hébergeurs spécialisés dans le cloud PaaS : notamment Clever Cloud et Scalingo.
Malgré certains avantages, il faut reconnaître que la puissance apportée par le cloud s’accompagne souvent d’une complexité non négligeable : il faut comprendre les zones, provisionner des serveurs, configurer le réseau et le stockage objet (les disques des instances sont éphémères)…
Ça n’est souvent pas aussi simple qu’on le souhaiterait et cette complexité ne correspond pas vraiment aux besoins de WordPress. Fort heureusement, certains hébergeurs se sont spécialisés dans l’hébergement WordPress.
C’est le cas de Kinsta, qui offre toute la puissance des serveurs Google et du réseau CloudFlare sans la complexité de mise en œuvre. Par ailleurs, étant donné que leur platforme est conçue spécifiquement pour WordPress, tout est optimisé pour ce logiciel.
Vous choisissez la localisation parmi 27 datacenters disponibles, vous bénéficiez des dernières versions de PHP, de Redis pour le cache, de snapshots instantanés (pratique avant une upgrade par exemple), d’un environnement de staging afin d’effectuer des tests et d’un APN (Application Performance Monitoring) intégré.
Hébergement dédié
L’hébergement dédié consiste de manière classique à louer un serveur et à tout configurer et maintenir soi-même. Ce serveur peut être physique – on parle de bare metal – ou virtuel : VPS, IaaS.
Dans tous les cas, vous profitez de 100% des ressources et vous avez toute amplitude pour configurer et optimiser votre serveur. En contrepartie, cela demande un savoir faire et du temps que vous n’avez peut-être pas.
Par ailleurs, en cas d’avarie, vous êtes seul. L’hébergeur ne fait pas de sauvegardes pour vous et si votre serveur a un problème, l’hébergeur n’est pas responsable de migrer votre site vers un autre serveur qui prendrait le relais.
OVH, Scaleway, ainsi que de très nombreuses entreprises possèdent des offres de serveurs dédiés et VPS. De plus, la plupart des fournisseurs cloud proposent des offres de serveurs virtuels ou IaaS (Infrastructure as a Service).
Malgré la complexité, le serveur dédié présente plusieurs avantages. Vous êtes le seul maître à bord. Aussi si votre applicatif requiert certains modules spécifiques, vous n’avez qu’à les installer. En outre, comme toute la configuration vous incombe, vous faites le choix de la pile technique la plus adaptée et performante pour votre usage :
- Apache ou NGINX,
- MySQL ou MariaDB,
- version de PHP,
- ModPHP ou php-cgi.
Et pour chacun de ces logiciels, vous avez toute amplitude pour affiner la configuration. Tout cela peut être assez complexe à configurer et vous voudrez certainement pouvoir automatiser ces tâches afin de pouvoir déployer de nouveaux serveurs rapidement. J’utilise pour ma part Ansible pour cela.
Serveur managé
Dans le cas où vous savez qu’un serveur dédié est la meilleure approche pour votre projet mais que vous n’avez pas la possibilité de tout gérer en interne, vous pouvez opter pour un serveur managé.
C’est ce que propose Cloudways. Cet hébergeur se repose sur une infrastructure multi-cloud, vous choisissez chez quel fournisseur vous souhaitez être hébergé, vous configurez toutes vos options et Cloudways s’occupe du reste ! Si vous voulez changer d’hébergeur, aucun problème, Cloudways permet par exemple de passer d’Amazon à Google Cloud en un tour de main.
Conclusion
Il est difficile de vous dire qu’un prestataire ou un type d’hébergement est mieux qu’un autre. Kinsta offre le meilleur rapport puissance/facilité d’usage, mais ce n’est pas le plus abordable. À l’opposé, les serveurs mutualisés sont faciles d’usage et très bon marché, mais leurs performances sont aléatoires et je ne les recommande pas pour un site e-commerce ou d’une certaine complexité.
En dernier lieu, les dédiés ou les clouds généralistes, peuvent apporter de la flexibilité pour un coup raisonnable, mais leur configuration et leur maintenance peut vraiment devenir un gouffre en temps (et présenter un risque de downtime), surtout si vous n’avez pas de connaissances en administration système. Si cette voie vous semble pourtant intéressante, vous devriez peut-être envisager Cloudways pour profiter du meilleur des deux mondes.
Maintenant que nous avons sélectionné l’hébergeur le plus adapté à notre site, nous allons voir comment déployer notre site sur son nouveau serveur.
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